Dans un contexte de sécheresses récurrentes et de tensions croissantes sur la ressource en eau, la retenue d’eau douce de la Vilaine, située en amont du barrage d’Arzal, revêt une importance stratégique toujours plus grande. Toute proche, l’usine de production d’eau potable de Vilaine Atlantique, implantée à Férel, alimente chaque été jusqu’à un million d’habitants.
C’est dans cette perspective qu’Eaux & Vilaine, en partenariat avec la Compagnie des Ports du Morbihan, officialise le lancement des travaux de l’écluse anti-salinité du barrage d’Arzal, un projet innovant et structurant pour l’avenir du territoire, porté à hauteur de 12,7 millions d’euros HT.
Un ouvrage historique aux multiples usages
Inauguré en 1970, le barrage estuarien d’Arzal-Camoël était destiné, à l’origine, à protéger Redon (35) contre les inondations, en empêchant la marée de remonter La Vilaine. Si cette mission est restée fondamentale, la réserve d’eau douce de 50 millions de m3 créée grâce à l’ouvrage, a très vite été utilisée pour l’alimentation en eau potable.
Des éclusages perturbés par les sécheresses
La navigation de plaisance s’est fortement développée au fil des années. Près de 16 000 bateaux franchissent chaque année l’écluse d’Arzal, dont plus de 80% entre mai et septembre.
Or, chaque éclusée entraîne des intrusions d’eau salée dans la réserve potabilisable. En période de forte sécheresse, on observe des pics de chlorures qui ne peuvent pas être éliminés par la filière de traitement.
Inédit en France : l’écluse anti-salinité
Le projet d’Eaux & Vilaine : adapter l’écluse pour créer un sas anti-salinité dans lequel les eaux salées seront remplacées par de l’eau douce avant l’entrée des bateaux en Vilaine.