Poissons migrateurs : un rôle important dans l’équilibre écologique de la Vilaine

Lamproie marine (en haut) et lamproie de Planer (en bas)

Relativement à de plus grands bassins, comme la Loire, la Garonne ou la Seine, la Vilaine est un bassin côtier qui abritait historiquement une riche faune de poissons migrateurs amphihalins, c’est à dire qui réalisent leur cycle de vie entre la mer et l’eau douce. Parmi ces espèces, l’anguille européenne, l’alose, la lamproie marine et le mulet porc sont les plus abondantes.

Les populations de poissons migrateurs en Vilaine ont fortement diminué au cours des dernières décennies, en raison de plusieurs facteurs : la construction du barrage d’Arzal est la principale cause, mais historiquement la construction de barrages et obstacles sur les axes Vilaine et Oust a conduit à la disparition de la population de saumons du bassin. Aujourd’hui, la surpêche, la pollution de l’eau, l’équipement par des turbines hydroélectriques qui causent des mortalités directes à la dévalaison, les obstacles à la montaison, et les introductions d’espèces sont les principales causes de leur raréfaction.

Eaux & Vilaine, dans le cadre du développement de la connaissance sur les poissons migrateurs à l’échelle locale, régionale, nationale et européenne, mène un travail de suivi des migrations et de collecte des données associées. Ces données sont bancarisées, ce qui permet d’évaluer les abondances de poissons migrateurs, de faire un rapportage jusqu’au niveau européen, et d’orienter les actions de gestion.

Le suivi des poissons migrateurs en Vilaine

Passe à anguilles au barrage d’Arzal

Au barrage d’Arzal, des aménagements de franchissement élaborés pour ces espèces permettent d’estimer le nombre d’individus qui parvient à franchir l’ouvrage :

  • Les passes à anguilles, installées en 1995 et 2007, permettent de suivre les remontées de civelles et d’anguilles jaunes dans le fleuve. Les anguilles escaladent des rampes et tombent dans des viviers où elles patientent avant d’être dénombrées.
  • La dévalaison des anguilles argentées est suivie depuis 2012 à l’aide d’un sonar multifaisceaux Didson, positionné en amont du barrage.
  • Enfin, la passe à bassins construite en 1995, est équipée d’un système de vidéo-comptage qui permet de dénombrer par espèce les poissons qui franchissent l’ouvrage.

Plus largement sur le bassin de la Vilaine, Eaux & Vilaine participe à des pêches électriques en collaboration avec les services départementaux de l’Office Français de la Biodiversité (OFB), dans le Morbihan et en Ille-et-Vilaine.

Pêche électrique

Enfin, Eaux & Vilaine collabore au développement et à la maintenance d’outils numériques concernant les poissons migrateurs et les ouvrages (bases de données, modèles statistiques, interfaces graphiques), qui sont utilisés dans le cadre régional, national et européen.